Bâle : les cyclistes sont autorisés à griller des feux rouges

Bâle : les cyclistes sont autorisés à griller des feux rouges

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Dans le but de ne pas entraver davantage le trafic, les cyclistes bâlois sont autorisés à griller le feu rouge à certains endroits. Cependant, ils doivent céder la priorité.

A Bâle, l’expérience du panneau autorisant les cyclistes à griller le feu rouge semble séduire. Arrivé dans un carrefour, le cycliste n’a pas à attendre que le feu vire au vert pour tourner à droite. Toutefois, cette mesure n’existe pour l’instant qu’à Bâle depuis 2013, dans l’optique d’une expérimentation pour rendre le trafic plus fluide. Le succès semble au rendez-vous, car depuis la mise en place des panneaux, aucun accident n’a eu lieu au niveau des carrefours concernés. Le Département des travaux publics et des transports de Bâle-ville (BVD) est d’ailleurs fier de l’expérience. D’après lui, cette possibilité est utilisée par de nombreux cyclistes, ce qui a permis de réduire tout conflit avec les véhicules à moteur.

Au regard de ce succès, le BVD a sollicité une refonte de la législation concernant la sécurité routière auprès de l’Office fédéral des routes (OFROU). Cette réforme aura pour but de généraliser les « tourner-à-droite » dans toute la Suisse. Mais pour l’heure, l’autorité compétente modère cet enthousiasme, histoire de faire preuve de prudence. Selon Guido Bielmann, porte-parole de l’OFROU, l’heure n’est pas à la modification de la loi, les résultats n’étant pas suffisamment concluants. Il estime que les essais doivent être plus étendus afin de tirer des conclusions plus fiables. C’est pourquoi l’autorité a décidé de mettre les panneaux expérimentaux sur un plus grand nombre de carrefours à Bâle.

Bale les cyclistes sont autorises a griller des feux rouges

Ainsi, à chaque intersection, ce genre de panneau montrant un vélo avec une flèche jaune sur fond noir, indiquant vers la droite, qui a habitué les cyclistes bâlois sera installé. Cette signalisation permet aux gens roulant à vélo de «griller » le feu rouge, en cédant la priorité. Par ailleurs, ils doivent faire attention aux piétons traversant la rue et aux voitures venant de la gauche. Mais cette mesure n’est pas sans crainte pour le Conseil fédéral. En effet, en 2011, Antonio Hodgers (GE), conseiller national Vert, a fait une interpellation et le gouvernement a indiqué les risques d’accidents pour éviter que ces panneaux se multiplient. Le conseiller avait même ajouté que les cyclistes circulant depuis la gauche et qui ont la priorité, sont en danger à cause des voitures qui se trouveraient derrière eux.

Jean-François Steiert, président du lobby national Pro vélo, a jugé qu’une information correcte des gens permettrait d’assurer le bon fonctionnement du système. D’ailleurs, l’expérience à Bâle en est témoin. Ce conseiller national (PS/FR) indique que cette mesure est favorable à la fluidité du trafic, car les automobilistes souhaitant tourner à droite n’auront pas non plus à attendre le passage des vélos une fois le feu passant au vert. Il promet alors d’accélérer les choses pour que ce changement soit plus généralisé.

A qui le système va-t-il profiter ?

Les principaux concernés dans l’affaire, dont le Touring Club Suisse, sont contents de constater que la possibilité de généraliser le système soit en cours d’étude. De même, au niveau du Bureau de prévention des accidents (BPA), les expériences similaires à l’étranger sont suivies de près. En effet, en Europe, un certain nombre de pays ont déjà adopté ce principe du « tourner-à-droite » pour les cyclistes. A Vaud comme à Genève, la mise en application de l’expérience Bâle est sous les feux des projecteurs. Alexandre Pina, directeur de la planification au sein de la Direction générale des transports (GE), déclare se rendre d’ici peu sur site pour évaluer la situation, après quoi le positionnement politique va suivre.

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