Enfin un accord pour les chantiers STX !
Suite à la faillite de leur actionnaire coréen, Alstom a été contraint de vendre mes Chantiers de l’Atlantique en 2006. Une vente qui a tout de suite attiré l’attention des Chinois, mais convoitise à laquelle Paris a tout de suite mis un terme en raison de l’aspect stratégique de Saint-Nazaire. En effet, ces chantiers sont les seuls à disposer d’une grande cale sèche capable de construire un porte-avions. Or, ce détail est très important puisqu’ils sont les seuls à pouvoir donner au Chares-de-Gaulle, un Sister Ship. Afin que cet avantage ne tombe pas entre les mains des Chinois, le gouvernement est intervenu et a préféré se tourner vers un actionnaire européen, notamment l’italien Fincantieri.
La brouille entre Paris et Rome
Depuis plusieurs semaines, la France et l’Italie ne s’entendent pas sur les termes du contrat qui les lie désormais à travers les Chantiers de l’Atlantique. En effet, alors que la France voulait un 50-50 ou rien, l’Italie exigeait 51 % des actions puisqu’elle jugeait normal de contrôler une société qu’elle a rachetée au coréen.
Y voyant toutefois un certain déséquilibre, la bataille navale est née puisqu’aucun des deux pays ne voulait céder. Ont ensuite suivi des mois de négociation, mais ce n’est que récemment qu’Emmanuel Macron a trouvé une solution pour résoudre le litige. Le Président a profité du sommet franco-italien du 27 septembre dernier pour dévoiler le pot-aux-roses.
Une idée de génie !
On peut effectivement la qualifier comme telle puisque c’est une solution miracle qu’Emmanuel Macron a réussi à proposer aux Italiens.
En effet, suite à ce nouvel accord, la France détient, théoriquement, les 50 % des parts de Saint-Nazaire tandis que l’Italie en détient l’autre moitié. Mais comme Rome ne voulait pas céder sur les 51 % des actions, Paris lui a proposé de lui prêter 1 % du capital pendant 12 ans.
Sur le papier, ce 1% ne représente pas grand-chose, mais dans la pratique, il permet à Ficantieri d’avoir la majorité du capital et de diriger la société. La France, quant à elle, pourra retirer son prêt si les termes du contrat ne sont pas respectés et pourra émettre un droit de véto sur le choix du PDG.
Autrement dit, c’est l’Italie qui va piloter les Chantiers de l’Atlantique, mais la France pourra surveiller les opérations et intervenir si besoin est.
A qui appartiennent les parts de STX ?
Désormais, les actions de STX appartiennent à :
- Ficantieri à raison de 50 % plus 1 % de prêt français
- Etat français à raison de 34,4 % du capital
- Naval Group qui détient 10 % des parts
- Sous-traitants à raison de 3,6 % des parts
- Salariés qui détiennent 2 % des parts
Au sein du conseil d’administration, on trouvera alors quatre représentants de Ficantieri, deux représentants de l’Etat français, un représentant de Naval Group et un représentant des salariés.
Un intérêt militaire en jeu
En contrepartie de ce compromis, la France a réussi à conclure une alliance franco-italienne à vocation militaire. En effet, Naval Group et Fincantieri pourront désormais :
- échanger des participations de l’ordre de 5 à 10 %
- mettre en commun certaines opérations commerciales comme la vente de leurs frégates et autres bâtiments, …
Pour Hervé Guillou, patron de Naval Group, c’est un rêve devenu réalité surtout qu’il peut désormais continuer son chantier baptisé « Magellan ».
En ce qui concerne l’Airbus des mers du Président, il n’est pas encore en projet, mais peut vite devenir réalité. Pour l’heure, Saint-Nazaire a du pain sur la planche puisqu’il compte déjà de nombreuses commandes dont des gros paquebots de croisières de la compagnie MSC et Royal Caribbean.
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