Vélo : histoire du vélo
Si aujourd’hui, le vélo n’a plus aucun secret pour nous, son histoire reste méconnue. Savez-vous par exemple que le plus ancien ancêtre de ce deux-roues date de 1817 ou encore que le tout premier modèle conçu était seulement pourvu de deux roues reliées par une traverse en bois ? Toutes les autres pièces que nous connaissons actuellement sont venues bien plus tard sans compter les petits gadgets électroniques et technologiques dont il se pare. Découvrons ensemble l’histoire et l’évolution de ce véhicule à travers le temps.
La draisienne : le premier ancêtre du vélo
Des draisiennes ? On en trouve encore aujourd’hui pour habituer nos enfants à monter en selle. Ne pensez surtout pas que ce modèle est tout récent parce que bien au contraire, c’est le tout premier ancêtre de la bicyclette.
Il a été inventé par un baron Allemand nommé Karl Drais von Sauerbronn. Ce dernier présenta au public son invention, la « Laufmaschine » signifiant « machine à courir », le 12 juillet 1817. Le véhicule était pourvu de deux roues reliées par une traverse en bois. Sur la traverse, on a fixé un siège pour que le conducteur de l’engin puisse s’asseoir à califourchon sur la selle. La taille des roues a été pensée de sorte à ce que le conducteur puisse toucher le sol avec ses deux pieds. Cela était nécessaire puisque pour faire avancer la draisienne, il fallait donner des impulsions avec les pieds. Cette technique est toujours celle que nos enfants utilisent pour rouler sur leur draisienne.
Le véhicule a été baptisé ainsi en référence à son concepteur. Le 5 avril 1818, l’invention est toutefois brevetée à Paris sous le nom de « vélocipède ». Ce terme se compose de deux mots : véloce qui signifie rapide et pède pour se référer aux pieds. Vélocipède signifie donc marcher plus vite à pied. C’est du mot vélocipède que le terme actuellement utilisé, à savoir « vélo » est tiré.
Après avoir connu un grand succès en France, la draisienne arrive au Royaume-Uni sous le nom de « hobby-horse ».
L’apparition des pédales
Pendant une vingtaine d’années, le vélocipède a conquis petit à petit la société d’antan. On ne parlait toutefois pas encore de bicyclette puisque ce terme n’est apparu que bien plus tard.
En 1839, Kirkpatrick MacMillan, un forgeron Ecossais a apporté une amélioration à la draisienne. Il lui a ajouté des pédales afin que le conducteur n’ait plus à pousser sur ses pieds pour faire avancer l’engin.
Avec cette bicyclette, il faut s’asseoir confortablement sur le siège, poser ses pieds sur les pédales et effectuer des mouvements de va-et-vient avec les jambes. A cette époque, le mouvement rotatif n’était pas encore né.
Grâce au va-et-vient instauré, des tiges rigides fixées à des manivelles faisaient tourner la roue arrière ce qui permettait d’avancer.
L’installation de la pédale sur la roue avant
En 1861, Pierre Michaux et son fils Ernest proposent une innovation sur le modèle de MacMillan. Ils décidèrent de mettre en place des manivelles à pédales sur le moyeu de la roue avant. C’est ainsi que la pédale fut installée pour la première fois au niveau de la roue avant.
L’invention, baptisée la michaudine ne s’est toutefois pas arrêtée là. Pour cause : rouler avec une pédale sur la roue avant faisait gagner en vitesse très rapidement. Par sécurité, le père et le fils Michaux ont choisi d’augmenter la taille de la roue avant. Cette dernière pouvait atteindre 1 m de diamètre tandis que la roue arrière restait de petite taille.
En 1865, le succès battait son plein pour Michaux, mais c’est surtout l’exposition universelle de Paris qui s’est tenue en 1867 qui lança ses affaires. En 1868, Pierre Michaux dépose un brevet pour son invention qu’il baptise alors « pédivelle ». En 1869, l’engin connaissait un tel succès que l’entreprise devait en produire jusqu’à 200 unités par jour.
Le vélocipède se fait connaître aux Etats-Unis
Il faut souligner que de nombreux inventeurs datant de la même époque que le succès de la famille Michaux revendiquent également la paternité des pédales. Parmi eux, il y a Pierre Lallement qui dit aussi avoir inventé le système à pédales en 1862 et qui en aurait obtenu un brevet américain en 1866. Ce dernier a baptisé son invention « bicycle ». Il l’a ensuite vendu à un dénommé Calvin Witty, un New-yorkais qui a été le premier à fabriquer des deux-roues aux Etats-Unis.
Le succès du vélocipède ne se fit pas attendre auprès des Américains. Certains appelaient le deux-roues « boneshaker » ce qui signifie « secoueuse d’os ». Pour cause, avec ses roues en bois cerclées de fer, la conduite n’était pas vraiment confortable. Les premières esquisses de roues en caoutchouc apparaissent en 1869 afin d’améliorer légèrement le confort à bord, mais il faudra attendre l’année 1888 pour qu’un brevet pour l’invention de pneumatique soit déposé.
C’est un vétérinaire Ecossais du nom de John Boyd Dunlop qui en a eu l’idée. En voyant son fils avoir des difficultés à rouler sur le pavé, il prit deux bandes de caoutchouc, les colla entre elles puis les fit gonfler à l’aide d’une pompe pour ballon de football. Il entoura ensuite les roues en bois cerclées de fer avec ce coussin d’air pour plus de confort. Sans même sans rendre compte, l’homme vient de créer le premier pneumatique. Il dépose le brevet en 1888.
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En 1891, Edouard Michelin reprend le concept et améliore l’invention de Dunlop. En 1891, un brevet est déposé pour l’invention du pneu démontable avec chambre à air.
Le grand bi vit le jour
En 1870, l’univers du vélo connut encore un nouveau rebondissement avec le fameux grand bi. Ce dernier se base sur la michaudine avec la roue avant plus grande et la roue arrière plus petite. La différence c’est qu’avec le grand bi, la roue avant gagne encore en dimensions. Elle atteignait le 1,50 m de diamètre.
Avec une roue aussi grande, il était possible d’atteindre une vitesse encore plus élevée. Ce modèle était surtout apprécié par la bourgeoisie anglaise. En Angleterre, on l’appelait « penny farthing », car on assimilait alors la forme des roues à des pièces de monnaie. En France, les bourgeois étaient également les seuls à avoir la possibilité d’en acheter. Malgré les acrobaties nécessaires pour monter à bord, ils n’hésitaient pas à rouler avec ces véhicules considérés alors comme signe d’élégance.
C’est un Italien du nom de Viarengo de Forville qui a déposé le premier brevet du Grand bi en France en 1871.
Le grand bi eut du succès pendant un certain temps, mais il n’avait pas d’avenir devant lui. Bien que les roues fussent pourvues de pneus pleins en caoutchouc dur pour plus de stabilité et de confort, le fait de conduire à une hauteur aussi vertigineuse augmentait les risques de chute.
Apparition du système de transmission par chaîne
En 1880, le premier système de transmission par chaîne vit le jour. Il reliait le pédalier à la roue arrière. Ce système a permis à la bicyclette d’atteindre une vitesse plus rapide puisque l’engrenage ainsi instauré fait tourner la roue arrière plus vite que les pédales. L’autre avantage c’est qu’on n’avait plus besoin de la roue géante pour rouler vite.
En 1884, un modèle se basant sur le Grand bi est alors apparu en embarquant les dernières innovations découvertes. Pour ce modèle surnommé le kangourou, la roue avant géante a été remplacée par une roue de dimension plus modeste, mais toujours plus grande que la roue arrière. Le modèle était équipé d’une transmission par chaîne, installée sur la roue avant. Le vélo kangourou était plus stable que le grand bi.
Association de la transmission par chaîne avec des roues de taille réduite
En 1885, le vélocipède connut une autre avancée majeure grâce à John Starley. Ayant vu le modèle kangourou, Starley a décidé de réduire encore davantage la taille des roues tout en installant la transmission par chaîne sur le vélo.
L’essai fut un succès et le modèle fut commercialisé sous le nom de « Rover safety bicycle » signifiant « bicyclette de sûreté ». C’est ce modèle qui se rapproche le plus de la bicyclette moderne. Non seulement les roues étaient plus petites (roue avant toujours plus grande), mais le siège du cycliste a aussi été déplacé vers l’arrière pour plus de sécurité. Ainsi, si le conducteur venait à faire une chute, il n’y a pas de risques qu’il soit projeté vers l’avant comme ce serait le cas sur un grand bi.
Avec le « rover safety bicycle », John Starley se rapprochait déjà beaucoup de la bicyclette moderne. C’est d’ailleurs à partir de ce modèle que d’autres améliorations ont été faites.
En 1900, on voit apparaître la bicyclette Hirondelle. Elle est pourvue de deux roues de même taille, d’une transmission par chaîne, d’un siège situé à l’arrière et de pneumatiques démontables gonflés à l’air.
Plus performant que les modèles précédents, ce véhicule est devenu le moyen de locomotion des policiers. Durant leur service, ces derniers portaient une pèlerine qui flottait derrière eux lorsqu’ils roulaient à vélo. Cette image les faisait ressembler à des hirondelles d’où l’appellation.
La bicyclette des temps modernes
Après la fameuse hirondelle, la bicyclette n’a plus vraiment évolué sur le plan principe. Aujourd’hui, elle garde encore les deux roues de taille semblable, la transmission par chaîne, le siège à l’arrière et les pneus dotés de chambre à air.
Néanmoins, elle continue de se développer d’un point de vue électronique et technologique. C’est ainsi qu’on a vu apparaître des modèles plus performants comme les VTT (vélos tout terrain) ou encore les VAE (vélos à assistance électrique). Les speed bike sont également une variante encore plus rapide.
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Et avec les campagnes de promotion du transport doux, le vélo promet encore d’autres améliorations. Même si pendant un temps, il a été laissé dans les oubliettes, il est depuis ressorti du placard et commence à s’imposer de plus en plus que ce soit dans la circulation urbaine ou sur les routes campagnardes.
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